Naissance du participe présent (1500-1670): incidences et description


Quand, en juin 1679, l’Académie Française édicte que l’on n’accorde pas le participe présent actif, elle semble entériner la distinction effectuée par Arnauld et Lancelot dans leur Grammaire Générale et Raisonnée, publiée en 1660 (dite Grammaire de Port-Royal): 


Ce qu’il y a de propre au participe des verbes actifs [participe présent] c’est qu’il signifie l’action du verbe, comme elle est dans le verbe, c’est-à-dire dans le cours de l’action même, au lieu que les noms verbaux [en l’occurrence adjectifs verbaux] qui signifient aussi des actions, les signifient plutôt dans l’habitude, que non pas dans l’acte. (Arnauld / Lancelot 1660)


La langue française disposerait donc depuis ces dates d’un gérondif en -ant invariable (reconnu dès le XVIe siècle, partiellement, par Meigret, selon T. Arnavielle) précédé de la préposition EN («expresse ou tacite», selon Dupleix), d’un participe présent invariable, et d’un adjectif verbal variable (en -ant). Mais c’est au XVIIIe siècle que l’on approfondira cette tripartition (Duclos et Grimarest). L’invariabilité du participe présent le distinguerait aussi de son ancêtre latin, déclinable en cas, genre et nombre et donc peu distinct par la morphologie de l’adjectif verbal: le participe présent français, tel qu’il «apparaît» à la fin du XVIIe siècle serait donc une création.



Si l’on considère la période préclassique (1500-1650) et qu’on étende l’examen à la fois au Moyen Français et jusqu’aux années 1690, la situation semble des plus confuses au plan morphologique.


 A l’origine, en Ancien Français, le participe présent ne se distingue pas du gérondif ni de l’adjectif verbal. Il est formé par adjonction de l’affixe -ant/-anz, déclinable sur le modèle de l’adjectif épicène grant:

CS: masc. et fém. sing. granz; masc. plur. grant – fém. plur. granz / grant

CR: masc. et fém. sing. grant; masc. et fém. plur. granz


La morphologie se simplifie encore après la disparition du cas sujet, en grant (sing.) et granz (plur.). En Moyen Français émerge la féminin en -ante, par analogie. Au terme du Moyen Français, cependant, selon l’étude de Sarré, le participe présent commence à se distinguer de l’adjectif verbal par son insensibilité à l’accord en genre alors que se systématise l’accord en nombre.


 Pour le corpus 1500-1690, la situation paraît plus diverse ou plus confuse puisque, pour les formes verbales en -ant, le relevé informatique fait apparaître les finales: -ant, -ants, -anz, -ans, -ante, -antes, et même -antz. Mais il faut ramener cette variabilité à de plus justes proportions: les participes variables sont ultraminoritaires, plus encore s’il s’agit de la variation en genre. Pour la lettre C, le relevé informatique comprend 2 occurrences de la finale -anz; 2486 pour la finale -ans; 1279 pour -ante; 337 pour -antes; 378 pour -ants; 16735 pour -ant.


Rien d’étonnant à cela si l’on considère l’anomalie morphologique représentée par étant qui, d’origine, n’a pas de féminin.


1 Le cas de la forme «étant»; de quelques autres auxilaires


Les occurrences des formes estante / estantes ne correspondent pas à une forme en -ant du verbe être, mais à un adjectif issu du latin «stare», paraphrasable par se tenant, demeurant, restant.( L’occurrence signalée par N. Sarré: Elle estante au jardin de son père (La minute française des interrogations de Jeanne la Pucelle, p. 191 s’apparente à celle que nous citons). Cet adjectif est d’ailleurs rare en MF, et nous n’avons actuellement qu’une occurrence en FP :


R423/RABELAIS.F/TIERS LIVRE/1552 Pages 125-126 / PREMIERE PIECE DE HARNOIS (…) Or est que, matines ayant neuf leçons, plus matin se levoient par raison, plus aussi multiplioient en appetit et alteration aux abboys du parchemin, que matines [*estantes*] ourlées d’une ou trois leçons seulement.

La confusion avec une hypothétique forme du verbe être est certes possible, comme elle a pu l’être auparavant:


5901/ORESME (NICOLE)/LE LIVRE DU CIEL ET DU MONDE/1370 Page 718 / LIVRE IV, CHAPITRE 9 Item, il me semble, sauf meilleur opinion, que un vaisel qui noe en l’eaue en la maniere souvent dite repose illeques naturelment, les choses [*estantes*] teles, car il ne peust plus aval descendre ne plus monter sans force et sans violence, si comme il appert par experience.


Mais les autres occurrences du MF sont plus claires, notamment le syntagme «en mon / son estant» (non cité ici). Un sondage informatique sur ce syntagme témoigne de sa disparition en FP, aussi l’occurrence de Rabelais relève-t-elle de l’archaïsme (cette disparition est à verser au dossier de la distinction entre MF et FP).


5901/ORESME (NICOLE)/LE LIVRE DU CIEL ET DU MONDE/1370 Page 322 / LIVRE II, CHAPITRE 5 Car posé que une roe [*estante*], aussi comme est la roe du moulin, fust devant moy et fust meue en tornant droit vers moy;

5901/ORESME (NICOLE)/LE LIVRE DU CIEL ET DU MONDE/1370 Page 338 / LIVRE II, CHAPITRE 6 Et pose que une roe soit [*estante*] devant moi et que un honme soit [ estendu ] (...) parmi ceste roe aussi comme en lieu de essel;

7103/LAHAYE (OLIVIER DE)/POEME SUR LA GRANDE PESTE DE 1348/1426 Page 56 / CHAPITRE VII. Item signe est de pestillence Trouver foison, ou abondance, De cendre, ou de pouldre menue, Sur les abres chaeste et venue, Qui se peut faire en la manière Pour l’arsion de la matière [*Estante*] en l’air d’embas montée, Et par chaleur arse et bruslée.

8202/*/REGISTRE CRIMINEL DU CHATELET T.2/1389 Page 305 / JEHENNE DE BRIGUE, DITE LA CORDIèRE,DIVINE. à laquelle deposant icelle Macete, eulx deux [*estantes*] seules en une chambre en l’ostel dudit de Ruilly, fu requise moult affectueusement par icelle Macete, et priée que de tout ce que elle lui demanderoit, elle lui deist verité, et le enseignast et advisast au mieulx que elle pourroit et sauroit, et que tout ce que elles feroient et diroient ensamble, elle tenist secret, et que elle deposant devoit faire et enseigner plusieurs choses;



Ainsi, le verbe être n’aurait pas eu, d’emblée, pour ses formes en -ant, de morphologie complète, de déclinaison régulière. Ceci pourrait résulter d’une particularité du verbe être, et d’une dissymétrie du système morphologique entre le nombre et le genre. Particularité du verbe être comme Benvéniste l’a magistralement démontré, pour ses emplois attributifs, le verbe être n’a guère de «substance sémantique» (hormis un postulat ontologique, dont la forme faible est représentée dans la phrase attributive, et la forme la plus forte dans «je pense donc je suis») et joue presqu’exclusivement un rôle syntaxique, transférant un syntagme nominal en phrase (ou en proposition). Dans ces emplois, il joue le rôle d’un proto-verbe, dont la fonction est uniquement syntaxique, et n’admet pas de marques de genre, qu’il convient de considérer comme dévolues aux adjectifs et aux substantifs.


 Les marques du nombre existant dans la déclinaison verbale «normale», il n’est pas surprenant qu’en MF et en FP elles aient «affecté» les formes en -ant du verbe être, pour prototypiques que fussent déjà celles-ci. Ainsi trouve-t-on des occurrences qui, pour un sujet féminin pluriel, portent la marque du pluriel, mais non du féminin:

R944/*/ULENSPIEGEL/1530 Page 178 / [Histoire 20] Et dist: «Je commande à toutes femmes [*estantz*] en adultere ou en icelles coulpables qu'ilz demeurent arriere;

Q865/PEIRESC.N DE/LETTRES T.5. 1610-1637/1637 Page 178 / LETTRES à GUILLEMIN 1635 Mais il y a pourtant, oultre les *3 regimentz anciens, * 4 nouveaux qui se levent, et deux qui viennent du *Languedoc et troys compagnies de cavallerie, qui leur donneront bien de l’exercice, les fortifications de *Toullon [*estantz*] achevées en perfection, et celles des isles en estat de l’estre dans six jours, dieu aydant, mais *Dieu qui a si bien commancé par cette tempeste et par la deffaicte du prince *Thomas, achevera s’il luy plaict le benefice, et nous en dellivrera com’il fault esperer et je demeureray, monsieur le prieur, vostre trez affectionné serviteur et meilleur amy, *De *Peiresc.

Q867/PEIRESC.N DE/LETTRES T.7. 1602-1637/1637 Pages 190-191 / à M. THOMAS D'ARCOS 1637 les troisiesmes font l’effect contraire, [*estantz*] convexes dont la vertu est de congreger et consequemment amoindrir l’estendüe de l’objet hors de noz yeux, mais dans noz yeux il semble qu’elles l’agrandissent et ne sont de celles-cy dont les moins convexes ou plus plattes servent aux plus jeunes, et les plus convexes ou arrondies grossissent davantage et servent aux vieillards et sont nommées louppes

R582/*/VOYAGE D'ITALIE/1606 Page 63 / VOYAGE D'Italie, oeuvre du fameux... Plusieurs, apprenants le fait de *Demetrius, se pourroient esbahir de cecy, et ayants veu les deux peintures n'en feroient pas grand cas, mesmement [*estants*] fort haut pourtraites et pouvants estre refaittes d'une autre main: mais quelle difference y a-t-il entre le cristal et le diamant, combien que l'un et l'autre soit luisant

R334/BERULLE.P DE/DISCOURS DE L'ESTAT DE JESUS/1623 Pages 407-408 / le Mystere de l’Incarnation. Qui sont deux fondements diuins et immuables en la foy de l’eglise enuers les deux mysteres principaux de sa creance, à sçauoir la trinité et l’incarnation, sur lesquels est estably et appuyé l’estat de la nature vnie, et la qualité humainement diuine et diuinement humaine de ses actions et souffrances: lesquelles [*estants*] humaines en leur  condition, sont releuées par la condition de ce mystere, et appartiennent en propre à la personne du verbe, et ont vn rapport excellent à icelle, et vn estat diuin en la proprieté de sa personne, laquelle a vn droict et authorité sur cette nature et ces actions, comme sur vne chose qui est à luy;

Q859/PEIRESC.N DE/LETTRES T.1. 1617-1628/1627 Page 175 / LETTRES AUX FRèRES DUPUY 1627 Dont je les loüe grandement, ces contentions [*estants*] dignes de commiseration.

Q897/BARO.B/CONCLUSION DERN. PART. ASTREE/1628 Page 358 / LIVRE 8 Toutes choses [*estants*] au meilleur estat que j’eusse sceu desirer, j’appellay un esclave qui me servoit, et qui avoit accoustumé de me suivre quand j’allois visiter la princesse, je luy donnay d’une main la petite phiole bien bouchée, luy disant que c’estoit un remede qu’elle m’avoit demandé,

Q898/BARO.B/CONCLUSION DERN. PART. ASTREE/1628 Page 378 / LIVRE 9 *Adamas l’en voulut encore dissuader, croyant tousjours que ces belles filles n’estoient plus en estat de luy donner aucun contentement, mais ses raisons n’[*estants*] pas si fortes que l’amour, et l’impatience de *Bellinde, il fallut enfin qu’elle fust de la partie.

Q898/BARO.B/CONCLUSION DERN. PART. ASTREE/1628 Page 490 / LIVRE 11 Or, madame, je vous ay dit toutes ces choses, non pas comme [*estants*] absolument necessaires à mon suject, mais comme n’y estants pas entierement inutiles;



Pour les occurrences des formes estants, estantz, étans, le corpus présente les dix occurrences citées, sur 133, auxquelles s’ajoutent 16 occurrences de formes composées de type: Agent au féminin pluriel + auxiliaire être en -an/s/ts/tz + participe passé. Le faible nombre de ces occurrences incitera à les considérer comme marginales, d’autant qu’elles disparaissent à la fin du premier tiers du XVIIe siècle. A contrario, l’immense majorité des propositions ou des phrases attributives à agent féminin s’accompagne d’une forme en -ant. Il en va de même lorsque l’agent, de genre féminin, est au singulier: la proposition attributive comporte les formes estant, étant. Pour ses emplois d’auxiliaire, le verbe être n’est pas plus sensible au genre, et les formes au pluriel, avec un sujet féminin, sont minoritaires.


R632/VIENNE.PH. DE/PHILOSOPHE DE COURT/1548 Pages 60-61 Car, [*estans*] toutes sciences inventées pour l'ayde de l'homme, et tant pour la conservation de l'ame, du corps et des biens que consequemment pour l'entretenement de ceste societé et compagnie humaine, de quoy sert à l'homme se rompre la teste en son estude, s'il n'en fait quelque profit, et si cela ne sert de rien aux autres?

R597/BRUES.GUY DE/THE DIALOGUES OF GUY DE BRUES/1557 Page 105 / PREMIER<br> DIALOGUE DE GUY<br> de Brués, contre les nouveaux<br> Accademiciens. Tout cecy te sert de bien peu: car tu ne respons pas à cela, que les sens ne soient trompez, et consequemment qu'en iceux n'y a aucune verité, [*estans*] les choses par eux aprehendées telles qu'elles semblent selon nostre opinion.

R653/BOAISTUAU.P/LE THEATRE DU MONDE/1558 Pages 148-149 / LIVRE SECOND. Toutes lesquelles choses [*estans*] vivement considerées par *Diocletian, et plusieurs autres Empereurs, ils abandonnerent leurs sceptres et empires, et feirent leur retraicte aux champs, aymans trop mieux se confiner pour le reste de leur vie en quelque lieu champestre, et se contenter de peu, que de jouïr à pleine voille des honneurs caducques

R653/BOAISTUAU.P/LE THEATRE DU MONDE/1558 Page 194 / LIVRE TROISIEME de nostre siecle moyen d'empoisonner les selles des chevaulx, bottes, et esperons, mesmes (ce qui ne se peult prononcer sans douleur) en touchant les mains les uns des autres, jusques aux lettres, et papiers qu'on envoye, lesquelles [*estans*] decloses, il y a une petite vapeur subtille, qui s'eslieve en hault, et peu à peu penetre jusques au cerveau.

Q539/BERNIER.F/ABREGE PHILOSOPHIE DE GASSENDI/1684 Page 156 / LIVRE 2 CHAPITRE 1 De là vient que demeurant d’accord en plusieurs endroits que les vents s’engendrent des eaux, et des nuées, il pretend neanmoins que cela se fait par ce qu’il y a des exhalaisons terrestres meslées, qui [*estans*] attirées par la chaleur du soleil, et parvenües jusques à la plus haute region de l’air, sont contraintes de tourner par le mouvement circulaire du ciel, et de jaillir par consequent ça et là en poussant l’air;

R790/*/LES CHRONIQUES ADMIRABLES/1534 Pages 221-222 / Ch. 18. une des grans rues de ladicte ville, il advisa ung fort beau logis entre les aultres et de grant apparence auquel logis avoit plusieurs belles jeunes dames et damoyselles [*estant*] à soulas parmy les jardins dudict lieu, lesquelles luy semblèrent estre de belle faconde et de gracieulx maintien, entre lesquelles il y en avoit une fort belle

R566/DU FAIL.N/BALIVERNERIES/1548 Page 666 / L'AUTEUR<br>à SON GRAND AMY H. R. toutesfois, leur [*estant*] jectées quelques noix par la salle, tournantz leur robe, coururent à ce que nature n'avoit voulu qu'ilz oubliassent.



La sensibilité au nombre, tous emplois confondus, et tous agents confondus (au plan de leur genre) semble plus grande. Mais elle reste minoritaire, pour notre corpus, et va s’amenuisant. En fait, et à partir du cas particulier du verbe être, nous pouvons poser l’hypothèse que, pour les formes verbales en -ant, la catégorie grammaticale du participe (conçue comme participant du verbe et de l’adjectif, comme en grec ancien, où elle a été définie) implose et se distingue radicalement entre les catégories du verbe (emplois participe) et de l’adjectif (et du substantif). - cette implosion a donné lieu à des substantifs à valeur verbale dont nous avons présenté la recension pour les lettres a, b, et c, dans Le Français Préclassique (1500-1650), numéro 7. La nomenclature ne doit pas faire illusion, le FP voit l’agonie du participe présent (voire du participe), selon un processus dégénératif entamé depuis plusieurs siècles, avec la réduction puis la disparition de la déclinaison. L’on est passé d’une morphologie à signifiant syntaxique (en grec et en latin «classiques», voire en latin impérial), à une morphologie telle que nous la connaissons.


Ayant, allant, devant, pouvant, venant, pour les auxiliaires dont nous avons examiné les occurrences, il n’en est aucune en -ante(s). Nous n’avons trouvé qu’une seule occurrence (sur plusieurs dizaines de milliers) de «allante et venante»:


R226/SEVIGNE.MME DE/CORRESPONDANCE T.2. 1675-1680/1680 Page 276 / 1676 La bonne *Troche dit qu’elle s’en va en *Anjou; elle est toujours la bonté même, et allante et venante.


Faut-il considérer qu’il y a participe (la valeur verbale de procès dominant) et paraphraser «elle est toujours la bonté même, et quand elle va et quand elle vient / qu’elle aille ou qu’elle vienne»? Ou plutôt voir la translation en adjectif, par la copule «être», de la tournure nominale figée (9 occurrences) «les allants et venants» qui désigne les passants ou les voyageurs? Il serait peut-être imprudent de trancher abruptement, sans compter la valeur stylistique de cette caractérisation. Notre faveur va à considérer cette expression comme adjective, ce qui renforce le trait d’humour: même en «mouvement», la bonne Troche reste identique à elle-même.


Il est patent qu’en FP, dans la continuité du MF, pour les auxiliaires au moins, la morphologie du participe présent comporte deux formes épicènes: le singulier en -ant et le pluriel en -ans / -ants / -anz (rarement). Dès lors, apparaissent comme une anomalie les occurrences en -ante / -antes.


2 Les participes présents en -ante / -antes


En observant, pour la lettre C, les occurrences à féminin adjectival, nous avons cru déceler l’influence sous-jacente de calques du latin. Ce qui serait bien en phase avec les efforts d’enrichissement du français à la fin du MF et approximativement jusqu’au milieu, voire aux trois quarts, du XVIe siècle.


2.1 Les périphrases verbales: V+V-ant+Ct


L’exemplier joint en annexe comporte une douzaine d’occurrences de périphrases verbales que l’on peut considérer comme des calques de constructions latines:


R852/CALVIN.J/INSTITUTION CHRESTIENNE. 4./1560 Page 183 / LIVRE IV, CHAPITRE IX Mais je nie que cela soit perpétuel, de dire que toute interprétation qui aura esté approuvée en un Concile soit pourtant vraye et [*convenante*] à l'Escriture.

R852/CALVIN.J/INSTITUTION CHRESTIENNE. 4./1560 Page 18 / LIVRE IV, CHAPITRE PREMIER estant esparse en diverses régions du monde, fait une mesme profession d'honnorer *Dieu et *Jesus *Christ, a le Baptesme pour tesmoignage de sa foy, en participant à la Cène proteste d'avoir unité en doctrine et en charité, est [*consentante*] à la parolle de *Dieu, et de laquelle elle veut garder la prédication suyvant le commandement de *Jesus *Christ.

R852/CALVIN.J/INSTITUTION CHRESTIENNE. 4./1560 Page 341 / LIVRE IV, CHAPITRE XVI Dont il s'ensuit que ceste promesse est [*correspondante*] à celle du Baptesme, qui est de nostre purgation et ablution.


On peut leur adjoindre les occurrences suivantes:


R334/BERULLE.P DE/DISCOURS DE L'ESTAT DE JESUS/1623 Pages 302-303 / En forme d’éleuation à *Dieu sur en ce que l’vne est en son essence, et l’autre est en la personne dont il est le principe: l’vne est primitiue et originaire (car toutes les vnitez ont leur rapport à l’vnité de la diuine essence comme à la premiere) et l’autre est procedante et originée: l’vne n’est ny produite ny produisante, mais l’autre est produite et [*constituante*] dans la trinité vne personne diuine, laquelle est produite comme vnissante les deux autres personnes entre-elles d’vn lien digne de leur estre et grandeur, d’vn lien eternel, diuin et personnel.

R334/BERULLE.P DE/DISCOURS DE L'ESTAT DE JESUS/1623 Page 467 / TROISIéME DISCOVRS De l’Vnité de Dieu en ce Mystere. icy il y a vn fils, pere du siecle aduenir, donnant sa diuinité à l’ame et au corps de l’homme, c’est à dire, aux deux parties [*constituantes*] nostre humanité: là l’essence de *Dieu communiquée aux personnes les rend diuines et adorables;


Voire, quand le sujet du participe est objet d’un autre verbe:


R570/YVER/LE PRINTEMPS/1572 Page 1137 / PREMIERE HISTOIRE c'estoit à qui premier se jetteroit en place pour aller donner une camisade aux plus paresseux, puis habillez à demy (apres avoir presenté à *Dieu leur premiere oeuvre [*concernante*] le devoir de pieté et devotion requise, non seulement requise pour le bon reiglement d'une famille bien instituée, mais selon le tribut que doivent tous Chrestiens)

R963/TYARD.P DE/SOLITAIRE PREMIER/1587 Pages 12-13 Les Philosophes Platoniques tiennent que l'ame descendant en ce corps distribuée en diverses operations perd l'unité tant estimée, qui la rendoit [*cognoissante*], et jouissante du souverain un, qui est *Dieu: tellement qu'en ceste division, et separation de son unité, ses parties supérieures endormies et ensevelies en une lente paresse, cedent

R334/BERULLE.P DE/DISCOURS DE L'ESTAT DE JESUS/1623 Pages 558-559 / QVATRIéME DISCOVRS De l’Vnité de Dieu en ce Mystere. Chacune de ses pensées merite vn discours à part: reseruons les pour vne autre fois, et nous contentons de dire maintenant: que si vn degré de grace rend vne ame digne de *Dieu, luy confere vne excellente deïfication, comme parlent les saincts peres, et la rend [*communicante*] à la nature diuine, diuinae consortem naturae, comme parle le premier et le prince des apostres: quelle excellente deïfication, quelle communication diuine, quelle sublime et intime adherence à la diuinité, quelle suitte, quelle estenduë, d’estats, d’effects et de merueilles;


Mais dans ces emplois, les notions verbales de /concomittance/ et d’aspect progressif ont quasiment disparu. A cela s’ajoute que la forme verbale est en position d’attribut du sujet, position de l’adjectif, favorable aussi à la translation en adjectif, en discours au moins. D’ailleurs elles se coordonnent à un adjectif:


R852/CALVIN.J/INSTITUTION CHRESTIENNE. 4./1560 Page 183 / LIVRE IV, CHAPITRE IX Mais je nie que cela soit perpétuel, de dire que toute interprétation qui aura esté approuvée en un Concile soit pourtant vraye et [*convenante*] à l'Escriture.

R334/BERULLE.P DE/DISCOURS DE L'ESTAT DE JESUS/1623 Pages 302-303 / En forme d’éleuation à *Dieu sur en ce que l’vne est en son essence, et l’autre est en la personne dont il est le principe: l’vne est primitiue et originaire (car toutes les vnitez ont leur rapport à l’vnité de la diuine essence comme à la premiere) et l’autre est procedante et originée: l’vne n’est ny produite ny produisante, mais l’autre est produite et [*constituante*] dans la trinité vne personne diuine, laquelle est produite comme vnissante les deux autres personnes entre-elles d’vn lien digne de leur estre et grandeur, d’vn lien eternel, diuin et personnel.


Enfin l’on notera que les auteurs sont des théologiens pour 7 occurrences (sur 11): Calvin, Berulle, Yver (traitant d’un sujet religieux).


2.2 Calques et circonstancielles


Les calques de la proposition circonstancielle participale latine (à l’ablatif absolu ou non), revêtant les nuances de temps, de cause, d’opposition / concession et de condition, constituent un petit groupe d’occurrences en français préclassique.


Le latinisme semble patent pour l’occurrence suivante, où le verbe est même orthographié avec un radical latin (ou est-ce confusion avec le substantif concurrents?).


S110/ROTROU.J DE/LAURE PERSECUTEE/1639 Page 147 / ACTE V, SCèNE VIII. Donc deux partis s'aimants, et [*concurrants*] ensemble Au dessein que l'Hymen sous ses loix les assemble, Quelque inégalité qui divise leur sort, L'amour estant égal doit estre le plus fort, Et, tout puissant qu'il est, à son pouvoir supresme Soumettre la Fortune et la Nature mesme.


Tardive, l’occurrence suivante est presque une transcription du latin:

Q835/RETZ.J-F DE/MEMOIRES T.2./1679 Page 79 / PARTIE 2 que l’animosité des peuples augmentant et les délibérations du parlement [*continuantes*], il feroit semblant de s’affoiblir contre sa propre inclination et par la pure nécessité;



La valeur circonstancielle est nette pour les occurrences suivantes:


R671/MAROT.J/LE VOYAGE DE GENES/1507 Page 87 En ce conflict *Genes, ja [*congnoissante*] Que le dieu *Mars par fureur ravissante Avoit esmeu les nations galliques Par tel effort que voulges, dars et picques, Artillerie et tous bastons de guerre Avoyent charge pour la mettre par terre, Print à penser, nonobstant sa richesse, Force et faveur;

R671/MAROT.J/LE VOYAGE DE GENES/1507 Pages 124-125 L'acteur à ses remonstrances insolubles et tant louables, *Genes, [*congnoissante*] la cause de son pleur ne proceder fors de voye oblicque, deviante par l'enhortement de inadvertance des mettes de bon conseil, se lieve, toutesfoys assez pesantement pour ce que trop l'avoit travail extenuée et amesgrie, si se print, joingnant les mains,

R423/RABELAIS.F/TIERS LIVRE/1552 Page 152 / DIFFICILE --pource (respondit la *Fessue) que [*craignante*] demourer en peché et estat de damnation, de paour que ne feusse de mort soubdaine praevenue, je me confessay à luy avant qu’il departist de la chambre, et il me bailla en penitence non le dire ne deceler à personne.

R671/MAROT.J/LE VOYAGE DE GENES/1507 Page 97 [*Cuydans*] bouter leur entreprinse à chief, Par ceste mine revindrent derechief Donner assaulx et cruelles alarmes;

R671/MAROT.J/LE VOYAGE DE GENES/1507 Page 98 fallace N'avoyent povoir de gaigner celle place, Comme lassez pour leur derrenier effort, Sans regarder d'honnesteté la grace, Firent roulleaux plains d'injure et menace, Qu'à tous leurs traitz jettoyent dedens leur fort, Qui aux Françoys donna grant reconfort, Bien [*congnoissans*] que par droicte nature Les plus febles se vengent par injure.

R671/MAROT.J/LE VOYAGE DE GENES/1507 Page 98 Lors le gras Peuple, congnoissant la Commune Fiere de cueur et leur estre importune Par le deffault du glaive de justice, [*Craignans*] aussi que faulte de pecune Les fist piller par ung decours de lune, Firent ung duc pour maintenir police, Et pour acroistre et rengreger leur vice Envers le roy, leur souverain Seigneur.

R671/MAROT.J/LE VOYAGE DE GENES/1507 Page 99 Aventuriers, qui ne vouldroyent riens touldre Non plus que loups, à desployé enseigne Marchent avant, courent par la montaigne, [*Cerchans*] à faire quelque exploit de main mise.

Q869/SAINT-REAL.C DE/DOM CARLOS/1672 Page 170 Les revoltez des *Païs-*Bas, se [*confians*] en sa generosité, ne lui demandoient aucunes conditions.

Q869/SAINT-REAL.C DE/DOM CARLOS/1672 Page 182 Les *Comtes *D’*Egmont et *De *Horn se [*confians*] sur l’innocence de leurs intentions dans leurs deportemens passez, et sur le merite de leurs services, s’étoient livrez eux-mêmes entre les mains du *Duc *D’*Albe, qui les avoit fait arréter, et quelque-tems aprés leur fit trancher la teste.

Q863/PEIRESC.N DE/LETTRES T.3. 1634-1637/1634 Page 87 / LETTRES AUX FRèRES DUPUY 1634 L’on a aussy apporté ceans deux assez gros paquets adressez à *Mr *Gassend, dont l’enveloppe de l’un estoit escripte de vostre main, qui ont esté gardez * 3 jours par les valletz des *Moreaulx, pour s’en battre les joües et les taxer à leur discretion, [*croyants*] leur estre loisible de rançonner celuy à qui en estoit faicte l’addresse, (…)

Q898/BARO.B/CONCLUSION DERN. PART. ASTREE/1628 Page 393 / LIVRE 9 [*Croyants*] donc que cela se perdroit comme le reste, ils resolurent d’attendre encore un peu, et tout à coup ils apperceurent au milieu de cette obscurité, un *Amour tout brillant de clairté qui, s’eslevant peu à peu, parut enfin tout droit sur l’amortissement d’un pyramide de porphyre.


Il convient de noter que pour les occurrences avec croyans ou craignans, la valeur causale est inhérente au verbe (voir aussi les occurrences 37, 44 à 50, 53, 59 (craignants), 78, 80, 81, 83 à 85, dans l’exemplier en annexe).


 Comme en latin encore, où à l’époque impériale le participe pouvait se trouver renforcé par une conjonction de subordination, l’on trouve une occurrence qui s’assimile à un tel calque:


Q842/RETZ.J-F DE/MEMOIRES T.4./1679 Page 352 / PARTIE 2 Je n’en tirai que des galimatias, et *Madame *La *Palatine, qui, quoique très-[*connoissante*] de cette cour, en fut surprise au dernier point, m’avoua, le lendemain au matin, qu’il y entroit beaucoup de ce que j’avois soupçonné, «quoique, à tout hasard, ajouta-t-elle, je sois résolue, si vous y consentez, de leur parler comme si j’étois persuadée que ce ne soit que la défiance qu’ils ont de vous qui les

empêche d’agir comme des hommes;


Cependant, l’adverbe très, antéposé, est particulier à l’adjectif. Enfin, il existe deux cas où à l’inverse, l’emploi de la proposition participiale s’accompagne d’une rupture de construction:


S245/LUCINGE. R DE/DIALOGUE DU FRANCOIS ET DU SAVOYSIEN (1593)/1593 Pages 146-147 Toute la ville plorant l'infortune du prince, se dresse une pénitence tant rigoureuse que les pierres en prenoyent pitié, [*criants*] par tout que leur père estoit mort: à plus forte raison l'immense bonté de *Dieu les devoit regarder avec miséricorde et les prendre à mercy.

R582/*/VOYAGE D'ITALIE/1606 Pages 55-56 / VOYAGE D'ITALIE de la course, ne se peuvent tenir en place, à peine retenus dans les barrieres que voilà desbouclées: et eux, sans aucun avantage laschés tous à un signal et mesme moment, [*courants*] un bien peu de pareille  course jusque à ce que le meilleur et plus courageux, comme picqué d'honneur et fasché que les autres l'esgalent, rompt l'ordre et, s'eslançant, (…)


Plus délicates à considérer sont les occurrences qui en français moderne relèveraient du gérondif avec en, et qui ne correspondent guère aux nuances sémantiques précitées:

R655/PARE.A/DES MONSTRES ET PRODIGES/1585 Page 79 / Chap. XXIIII. Autres font une certaine colle avec farine delayee et la posent sus tout leur corps, [*criants*] qu'ils sont malades du mal sainct *Main.

S072/MATTHIEU.P/LA GUISIADE/1589 Page 134 / ACTE TROISIEME, scène 2d du peuple la substance, Mignonne des Mignons, qui tirent tout dehors Entassants or sur or, et thresors sur thresors, Qui Tyrans ont reduit le peuple à la bezasse, Qui [*charmants*] vos esprits, desrobans vostre grace, Qui esclos d'une nuict, ont entré en credit, Pour faire executer quelque cruel Edit, Pour sçavoir inventer quelques nouveaux subsides

R582/*/VOYAGE D'ITALIE/1606 Page 42 / VOYAGE D'ITALIE Son Altesse mesme en porte la clef, il a fait transporter cette relique de *Chambery en *Savoye au grand regret des Savoyards qui disent, [*comptants*] leurs fortunes, n'avoir eu que du mal depuis qu'on les a privés d'un tel bonheur.


Pour l’occurrence suivante, le pluriel est désambiguïsant (par rapport à un gérondif):


Q634/AUBIGNE.TH. A. D'/CONFESSION CATH. SIEUR SANCY/1630 Page 276 / LIVRE 1 CHAPITRE 6 Madame de *la *Chastre et Madame *Avoye lui partagerent leurs vestements: Mademoiselle de *Sainct *Laurens lui donna son cottillon, *Celestine sa cappe, et l'amenerent ([*criants*] miracle) au logis du Curé, où estoit caché *Montigny.


Pour l’occurrence suivante, le gérondif ne serait pas pertinent car le procès au participe présent est ultérieur par rapport à «posent sus tout leur corps»:


R655/PARE.A/DES MONSTRES ET PRODIGES/1585 Page 79 / Chap. XXIIII. Autres font une certaine colle avec farine delayee et la posent sus tout leur corps, [*criants*] qu'ils sont malades du mal sainct *Main.


Si l’on admet la présentation précédente, nombre des occurrences présentées procèdent du mouvement de «relatinisation» du français et relèvent de calques des structures latines, que nombre d’auteurs connaissaient bien – les études de théologie s’effectuant en latin au XVIIe siècle encore. De ce fait, suivant un modèle où le participe présent variait en genre, en nombre et en cas, il n’est pas étonnant que les auteurs les plus bilingues aient suivi ce modèle, notamment pour la variation en genre et en nombre. Mais l’on gardera à l’esprit les faible nombre d’occurrences concernées, et leur marginalité.


 Hormis le cas des périphrases verbales, elles se carctérisent, plus ou moins distinctement, par leur incidence au verbe régissant la phrase, d’où parfois la confusion avec le gérondif, dont c’est la caractéristique majeure.


 Les occurrences présentées dans la section suivante relèveraient plus du véritable participe en ce que leur incidence à un substantif n’est pas contestable, bien que nous ayons privilégié les seuls cas où la forme verbale en -ant, comportant une dépendance verbale, est accordée en genre ou en nombre au substantif qui la régit.


2.3 Participes présents «modernes»


Ces emplois sont visés par l’édit de 1679. Les occurrences privilégient en effet la notion de procès (et non celle d’état), et présentent les valeurs de concomittance et d’aspect non-accompli propres au participe présent. Elles peuvent avoir un «sujet» en propre:


R852/CALVIN.J/INSTITUTION CHRESTIENNE. 4./1560 Page 326 / LIVRE IV, CHAPITRE XV 11 - La seconde chose qui est à considérer, c'est que ceste perversité ne cesse jamais en nous, mais assiduellement produit nouveaux fruits, c'est assavoir les oeuvres de la chair que dessus nous avons descrites, tout ainsi comme une fournaise ardente tousjours jette feu et flammettes, ou comme une source [*coulante*] continuellement envoye son eau.

Q722/AUVRAY.J/LE BANQUET DES MUSES/1636 Pages 131-132 / LE VOYAGE DE VARADES à ces mots le berger abandonna houllette, son chien, sa pennetiere, et sa garce *Collette, *Collette ses amours, sa colombe sans fiel, *Collette dont les yeux font la cire et le


Relève du même cas de figure l’occurrence suivante:


R582/*/VOYAGE D'ITALIE/1606 Page 76 /VOYAGE D'ITALIE Les Grecs y officient à la grecque, [*consacrants*] in pane fermentato, leprestre prennant le milieu en rond d'un grand pain pour consacrer, le reste sert pour pain benist. miel, tendron de soixante ans, blanche comme la suye, blonde comme le cu d’un poislon à boüillie, medaille de bordeau, de qui le dos bossé semble un tombeau tout frais de quelque trespassé, *Collette qui a plus escorché de *Priapes qu’un pressoir en dix ans n’a escrazé de grappes, pucelle comme un tronc où chacun met dedans, tein de maigre bizet, les yeux clairs et ardans comme le cu d’un bougre, et la chair ferme et dure comme un papier qui boit l’encre d’une escriture, *Collette dont l’haleine est un parfum extraict des arromats [*croissants*] sur l’anneau d’un retraict, aux coüilles d’un bellier ressemblent ses mamelles, sa bouche est de travers, (…)


Lorsqu’elles n’ont pas de sujet propre, elles prennent cependant le procès en compte:


Q985/CORAS.J DE/JONAS, OU NIVINE PENITENTE/1663 Page 86 / LIVRE 6 tes flots les plus amers, tes plus rudes torrens, auec rapidité sur ma teste [*courans*], tes gouffres, tes écueils, cette viuante tombe, me chargent d’vn fardeau, sous qui mon coeur succombe;

Q732/SCHELANDRE.J DE/TYR ET SIDON/1628 Page 246 / SECONDE JOURNéE. ACTE PREMIER SCENE III Mais comme vous voyez que dans la grande masse D'un antique Palais, une seule crevasse [*Croissante*] avec le temps le fait tendre au declin, Fait bresche irreparable et le renverse en fin; 


Ces occurrences fonctionnent comme des adjectifs de discours, et sont à ce titre proches des propositions relatives explicatives.


 Après l’édit de 1679, certains auteurs useront encore de participes «descriptifs» à des fins stylistiques, comme La Fontaine, qu’il s’agisse de présenter une caractéristique permanente d’un personnage:


S004/LA FONTAINE.J DE/FABLES: LIVRES I A VI/1668 Page 150 / LIVRE QUATRIèME, FABLE VII, LE SINGE ET LE DAUPHIN De telles gens il est beaucoup, Qui prendraient Vaugirard pour Rome, Et qui, [*caquetants*] au plus dru, Parlent de tout et n'ont rien vu.

S004/LA FONTAINE.J DE/FABLES: LIVRES I A VI/1668 Page 76 / LIVRE DEUXIèME, FABLE V, LA CHAUVE-SOURIS ET LES DEUX BELETTES Plusieurs se sont trouvés, qui d'écharpe [*changeants*] Aux dangers, ainsi qu'elle, ont souvent fait la figue.


ou de produire un effet de tableau:

S004/LA FONTAINE.J DE/FABLES: LIVRES I A VI/1668 Pages 173-175 / LIVRE QUATRIèME, FABLE XXII, L'ALOUETTE ET SES PETITS,, AVEC LE MAîTRE D'UN CHAMP Et les Petits, en même temps, Voletants, se [*culebutants*], Délogèrent tous sans

trompette.


ou comme ici:


Q423/DANIEL.LE PERE G/VOIAGE DU MONDE DE DESCARTES/1690 Page 167 / PARTIE 2 Dans le second on voit *Démocrite riant de toute sa force, et *Héraclite pleurant à chaudes larmes, et une troupe de petits enfans [*courants*] aprés eux, comme aprés deux foux.

Q539/BERNIER.F/ABREGE PHILOSOPHIE DE GASSENDI/1684 Pages 228-229 / LIVRE 2 CHAPITRE 4 Ajoûtez à l’egard de cette mesme comparaison, que les coups frequens de divers canons font aisement concevoir comment dans les nues divers pelotons [*crevants*] incontinent les uns apres les autres, font quelquefois des tonnerres coup sur coup, ou qui sont mesme comme continus, ce long bourdonement qui s’entend apres un coup de canon acause des diverses reflexions des edifices, des colines, et autres lieux inegaux qui se suivent les uns les autres, pouvant aussi d’ailleurs faire entendre pourquoy un simple coup de tonnerre se fait avec un certain bourdonement qui dure assez longtemps.

Q543/BERNIER.F/ABREGE PHILOSOPHIE DE GASSENDI/1684 Pages 218-219 / LIVRE 3 CHAPITRE 4 Certainement, de mesme que le feu est dans un continuel mouvement, ainsi l’ame sera dans un mouvement continuel, et les esprits remuants, et [*courants*] incessamment ça et là dans le cerveau, s’insinueront dans les vestiges, et les plis qui y sont imprimez, desorte qu’ebranlant la phantaisie tantost par l’un, et tantost par l’autre de ces vestiges, ils feront tantost l’apprehension d’une chose, et tantost celle d’une autre.


La notion d’adjectifs de discours est fondée à rendre compte des occurreces pour lesquelles le français moderne préfèrerait un participe présent «invariable» alors qu’elles sont coordonnées ou juxtaposées à un participe passé ou à un adjectif.


 Avec participe passé:

Q782/CAMUS.J.P/PALOMBE OU LA FEMME HONNORABLE/1625 Pages 273-274 / LIVRE 3 Voicy les stances entre-meslees contre et pour le mariage, et [*correspondantes*] les unes aux autres avec tant d’art, et tant de grace, que le lecteur en sera recreé.

R582/*/VOYAGE D'ITALIE/1606 Pages 58-59 / VOYAGE D'ITALIE à longues fillieres d'ormes et de peupliers sur lesquels se soustiennent les vignes, les fleuves çà et là divisés en petits canaux conduits par les prés et heritages et [*coulants*] le long des grands chemins qui sont les restes de la milice romaine, droicts allignés, souvent recouverts d'arbres, mais tousjours bordés de hayes vives, vertes et espaisses


 Avec adjectif:

R334/BERULLE.P DE/DISCOURS DE L'ESTAT DE JESUS/1623 Page 207 / sacré mystere de l’Incarnation. non essentielle, mais personnelle, [*conuenante*] au verbe diuin, et appliquée à nostre humanité.

S087/HARDY.A/LA FORCE DU SANG/1626 Page 37 / SCENE I la raison percluse, Pardonez aux regrets que ma pudicité Immole sur sa tombe en telle adversité, Quiconque les pourra moderer dessur l'heure De l'outrage enduré [*consentante*] demeure, Insensible à l'honneur que vous m'avez tousjours Enseigné preferable à la suitte des jours, Or plustost que commettre une impieuse offense, Que ne les reprouver

Q765/CYRANO DE BERGERAC/ESTATS ET EMPIRES DE LA LUNE/1655 Page 88 «le royaume, dit-il, souhaitte que vous advertissiés les magistrats avant que de partir pour vostre païs, à cause qu’un mathématicien vient tout à l’heure de promettre au conseil que, pourveu qu’estant de retour en vostre monde, vous vouliés construire une certaine machine qu’il vous enseignera, [*correspondante*] à une autre qu’il tiendra preste en celuy-cy;


 Avec une proposition relative (adjectif de discours):

Q536/BERNIER.F/ABREGE PHILOSOPHIE DE GASSENDI/1684 Pages 318-319 / LIVRE 2 CHAPITRE 3 ces mesmes parties les vitesses [*croissantes*] uniformement, ou qui s’acquierent uniformement;


Plus proches encore de l’adjectif, bien qu’assimilables à des participes présents en français moderne, sont les occurrences suivantes (voir aussi, sur l’exemplier en annexe, les occurrences 28, 29, 52, 58, 64, 66, 77, 73) :

Q752/BEROALDE DE VERVILLE/LE MOYEN DE PARVENIR/1610 Page 162 / 48 ALLEGATION Et de faict on les nomme morts, pour autant que l’outil qui perpetue la vie leur est bouclé par la vertu de certaines parolles [*conférantes*] ordre supernaturel;

R397/AUBIGNE.TH. A. D'/LES TRAGIQUES II/1623 Pages 154-155 / LIVRE III, LA CHAMBRE DORéE Tant de sang que les Rois espanchent à ruisseaux S'exhale en douce pluye et en fontaines d'eaux, Qui, [*coulantes*] aux pieds de ces plantes divines, Donnent de prendre vie et de croistre aux racines;


Seraient cependant plus difficilement transcriptibles par un participe présent «moderne» les occurrences suivantes, malgré une apparente extension verbale:

S087/HARDY.A/LA FORCE DU SANG/1626 Page 37 / SCENE I la raison percluse, Pardonez aux regrets que ma pudicité Immole sur sa tombe en telle adversité, Quiconque les pourra moderer dessur l'heure De l'outrage enduré [*consentante*] demeure, Insensible à l'honneur que vous m'avez tousjours Enseigné preferable à la suitte des jours, Or plustost que commettre une impieuse offense, Que ne les reprouver

S280/MARESCHAL.A/LE RAILLEUR OU LA SATYRE DU TEMPS: COMEDIE/1637 Page 146 / ACTE III. SCENE QUATRIEME Que le poinct soit hardy, la virgule vaillante, Ne rendez que de sang vostre veine [*coulante*], Et pour ma gloire il faut, qu'honorant le métier, Une peau de tambour vous serve de papier.


Il convient de se demander si le complément prépositionnel de la forme en -ant est de nature nominale ou verbale, si la forme en -ant tient plus de l’adjectif ou du verbe. Que la forme en -ant soit partie d’une construction attributive incite à la considérer comme adjective. Cela apparaît plus nettement avec l’occurrence suivante:

Q868/SAINT-REAL.C DE/CONJURATION DES ESPAGNOLS/1674 Page 110 Ils choisirent  à cette fin maran place forte dans une isle [*confinante*] à l’*Istrie, et qui à un port capable de recevoir une grande flotte.


A l’opposé, les didascalies

Q637/QUINAULT.PH/ATYS/1676 Page 14 / ACTE 1 SCENE 7 Dix femmes phrygiennes [*chantantes*] conduites par *Sangaride.

Q638/QUINAULT.PH/PROSERPINE/1680 Page 12 / ACTE 1 SCENE 6 Six divinitez des bois [*chantantes*].

Q635/QUINAULT.PH/THESEE/1675 Page 26 / ACTE 2 SCENE 7 La populace d’*Athenes [*chantante*].

Q637/QUINAULT.PH/ATYS/1676 Page 14 / ACTE 1 SCENE 7 Dix hommes phrygiens [*chantans*] conduits par *Atys.

seraient assimilables à des ajectifs verbaux si on les lit rapidement, alors qu’elles ont bien une valeur aspectuelle verbale, («en train de – »): concomittance et aspect progressif.


Enfin, deux occurrences d’adjectif verbal posent un problème particulier en ce qu’elles ne réfèrent pas à une qualité ou propriété permanente:

Q864/PEIRESC.N DE/LETTRES T.4. 1626-1637/1637 Page 14 / LETTRES à BORRILLY 1631 Si non je me contenteray de l’abregé, où ne soient pas obmis les noms et qualitez des personnes [*contractantes*] ou disposantes, et de leurs parents soit ascendants ou descendants.

R565/DES PERIERS.B/NOUVELLES RECREATIONS. 1./1558 Page 520 / PREMIèRE PARTIE, NOUVELLE LXXVIII, D'UN GENTILHOMME QUI MIT SA LANGUE EN LA BOUCHE<br>D'UNE DAMOISELLE EN LA BAISANT S'il ne congnoissoit pas bien la dame [*complaignante*]?


Il s’agit d’une personne qui n’a la propriété de contractante que dans une situation, un contexte, donnés (nous avons commis une petite recension des substantifs en -ant du même type, dans Le FrançaisPréclassique, numéro 7).



3 Bilan, et perspectives.


La décision de l’Académie et les suggestions d’Arnauld et Nicole distinguent le participe présent, invariable, avec une extension verbale, de l’adjectif verbal, variable, selon des critères sémantiques: le premier réfèrerait au procès, le second à un état. Cette décision entérine une pratique – au plan morphologique – qui s’est massivement répandue. L’examen des occurrences, pour la lettre C (plus de dix mille), fait apparaître quelques tendances nettes.


 1) Malgré la prééminence de l’usage du Moyen Français, l’on assiste jusqu’à la première moitié du XVIe siècle, à une «collision» avec le modèle latin que suivent nombre d’auteurs; cette influence de l’usage latin, qui consiste à calquer celui-ci, et qui se maintient chez les théologiens au XVIIe siècle, se traduit essentiellement par l’accord en genre et en nombre du participe présent.


 2) Au cours du XVIe siècle et jusque vers 1640, l’usage des participes présents au féminin va déclinant rapidement. Les formes en -s se maintiennent bien, qu’elles soient au masculin pluriel ou relèvent d’un féminin pluriel, selon le modèle issu du Moyen Français. Cependant, le nombre de ces dernières s’affaiblit.


 3) Dès le milieu du XVIIe siècle l’accord en genre ou en nombre du participe présent est marginal, archaïsant ou latinisant. Quelques écrivains se l’approprient à des fins stylistiques, usage qui durera au-delà de 1679.


 Du point de vue de l’évolution morphologique, il semble que les formes latinisantes (et héllénisantes) en -ante (-antes) aient provoqué, malgré leur faible nombre, une situation de confusion quant aux formes en -ants, remotivant celles-ci comme pluriels masculins.


 Mais la décision de 1679 traduit aussi, implicitement, que le participe présent, en tant que catégorie intermédiaire entre le verbe et l’adjectif, qui existait en Moyen Français, et que le XVIe siècle a tenté de plier aux modèles du latin et du grec, n’avait plus sa place en français classique. La simplification morphologique de 1679 consacre également la disparition du véritable participe en tant que catégorie intermédiaire: ne restent que le verbe (appelé participe présent) d’une part, qui régit des compléments, porte des valeurs aspectuelles et temporelles, réfère à un procès, mais dont on efface les marques morphologiques de son fonctionnement comme adjectif de discours, et que l’adjectif d’autre part.



Annexe: exemplier brut (tiré du corpus Frantext): lettre C


Formes en -antes, -ante, -ans, -ants (partiellement)


1) R963/TYARD.P DE/SOLITAIRE PREMIER/1587 Page 71 (puis que le miel m'est venu si

à propos en la bouche) je ne puis oublier l'honneur que les anciens ont fait aux Abeilles, à

l'exemple desquelles *Socrate disoit, que les bons Poëtes recueillent la diversité de leurs

vers aux vergers où les Muses habitent, et puisent aux fontaines [*coulantes*] du miel celle

douceur, qui les rend gracieux et faciles.

2) Q752/BEROALDE DE VERVILLE/LE MOYEN DE PARVENIR/1610 Page 162 / 48

ALLEGATION Et de faict on les nomme morts, pour autant que l’outil qui perpetue la vie

leur est bouclé par la vertu de certaines parolles [*conférantes*] ordre supernaturel;

3) R397/AUBIGNE.TH. A. D'/LES TRAGIQUES II/1623 Pages 154-155 / LIVRE III, LA

CHAMBRE DORéE Tant de sang que les Rois espanchent à ruisseaux S'exhale en douce

pluye et en fontaines d'eaux, Qui, [*coulantes*] aux pieds de ces plantes divines, Donnent

de prendre vie et de croistre aux racines;

4) R334/BERULLE.P DE/DISCOURS DE L'ESTAT DE JESUS/1623 Page 467 /

TROISIéME DISCOVRS De l’Vnité de Dieu en ce Mystere. icy il y a vn fils, pere du siecle

aduenir, donnant sa diuinité à l’ame et au corps de l’homme, c’est à dire, aux deux parties

[*constituantes*] nostre humanité: là l’essence de *Dieu communiquée aux personnes les

rend diuines et adorables;

5) Q782/CAMUS.J.P/PALOMBE OU LA FEMME HONNORABLE/1625 Pages 273-274 /

LIVRE 3 Voicy les stances entre-meslees contre et pour le mariage, et [*correspondantes*]

les unes aux autres avec tant d’art, et tant de grace, que le lecteur en sera recreé.

6) Q864/PEIRESC.N DE/LETTRES T.4. 1626-1637/1637 Page 14 / LETTRES à BORRILLY

1631 Si non je me contenteray de l’abregé, où ne soient pas obmis les noms et qualitez des

personnes [*contractantes*] ou disposantes, et de leurs parents soit ascendants ou

descendants.

7) Q835/RETZ.J-F DE/MEMOIRES T.2./1679 Page 79 / PARTIE 2 que l’animosité des

peuples augmentant et les délibérations du parlement [*continuantes*], il feroit semblant de

s’affoiblir contre sa propre inclination et par la pure nécessité;

8) Q837/RETZ.J-F DE/MEMOIRES T.3./1679 Page 85 / 2 et elle n’empêcha pas que, bien

que *Monsieur *D’*Orléans menaçât, à tout moment, de se retirer, si l’on mêloit dans les

opinions des matières qui ne fussent pas du sujet de la délibération, elle n’empêcha pas, dis-

je, qu’il n’y eût beaucoup de voix [*concluantes*] à demander à la reine l’élargissement de

messieurs les princes et l’éloignement du *Cardinal *Mazarin.

9) Q536/BERNIER.F/ABREGE PHILOSOPHIE DE GASSENDI/1684 Pages 318-319 /

LIVRE 2 CHAPITRE 3 ces mesmes parties les vitesses [*croissantes*] uniformement, ou

qui s’acquierent uniformement;

10) Q637/QUINAULT.PH/ATYS/1676 Page 14 / ACTE 1 SCENE 7 Dix femmes phrygiennes

[*chantantes*] conduites par *Sangaride.

11) Q638/QUINAULT.PH/PROSERPINE/1680 Page 12 / ACTE 1 SCENE 6 Six divinitez des

bois [*chantantes*].

12) R671/MAROT.J/LE VOYAGE DE GENES/1507 Page 87 En ce conflict *Genes, ja

[*congnoissante*] Que le dieu *Mars par fureur ravissante Avoit esmeu les nations

galliques Par tel effort que voulges, dars et picques, Artillerie et tous bastons de guerre

Avoyent charge pour la mettre par terre, Print à penser, nonobstant sa richesse, Force et

faveur;

13) R671/MAROT.J/LE VOYAGE DE GENES/1507 Pages 124-125 » L'acteur à ses

remonstrances insolubles et tant louables, *Genes, [*congnoissante*] la cause de son pleur

ne proceder fors de voye oblicque, deviante par l'enhortement de inadvertance des mettes de

bon conseil, se lieve, toutesfoys assez pesantement pour ce que trop l'avoit travail extenuée

et amesgrie, si se print, joingnant les mains,

14) R423/RABELAIS.F/TIERS LIVRE/1552 Page 152 / DIFFICILE --pource (respondit la

*Fessue) que [*craignante*] demourer en peché et estat de damnation, de paour que ne

feusse de mort soubdaine praevenue, je me confessay à luy avant qu’il departist de la

chambre, et il me bailla en penitence non le dire ne deceler à personne.

15) R565/DES PERIERS.B/NOUVELLES RECREATIONS. 1./1558 Page 520 / PREMIèRE

PARTIE, NOUVELLE LXXVIII, D'UN GENTILHOMME QUI MIT SA LANGUE EN

LA BOUCHE<br>D'UNE DAMOISELLE EN LA BAISANT S'il ne congnoissoit pas bien

la dame [*complaignante*]?

16) R852/CALVIN.J/INSTITUTION CHRESTIENNE. 4./1560 Page 18 / LE QUATRIèME

LIVRE DE<br>L'INSTITUTION CHRESTIENNE, CHAPITRE PREMIER estant esparse

en diverses régions du monde, fait une mesme profession d'honnorer *Dieu et *Jesus

*Christ, a le Baptesme pour tesmoignage de sa foy, en participant à la Cène proteste d'avoir

unité en doctrine et en charité, est [*consentante*] à la parolle de *Dieu, et de laquelle elle

veut garder la prédication suyvant le commandement de *Jesus *Christ.

17) R852/CALVIN.J/INSTITUTION CHRESTIENNE. 4./1560 Page 183 / LIVRE IV,

CHAPITRE IX Mais je nie que cela soit perpétuel, de dire que toute interprétation qui aura

esté approuvée en un Concile soit pourtant vraye et [*convenante*] à l'Escriture.

18) R852/CALVIN.J/INSTITUTION CHRESTIENNE. 4./1560 Page 326 / LIVRE IV,

CHAPITRE XV 11 - La seconde chose qui est à considérer, c'est que ceste perversité ne

cesse jamais en nous, mais assiduellement produit nouveaux fruits, c'est assavoir les

oeuvres de la chair que dessus nous avons descrites, tout ainsi comme une fournaise ardente

tousjours jette feu et flammettes, ou comme une source [*coulante*] continuellement

envoye son eau.

19) R852/CALVIN.J/INSTITUTION CHRESTIENNE. 4./1560 Page 341 / LIVRE IV,

CHAPITRE XVI Dont il s'ensuit que ceste promesse est [*correspondante*] à celle du

Baptesme, qui est de nostre purgation et ablution.

20) R570/YVER/LE PRINTEMPS/1572 Page 1137 / PREMIERE HISTOIRE c'estoit à qui

premier se jetteroit en place pour aller donner une camisade aux plus paresseux, puis

habillez à demy (apres avoir presenté à *Dieu leur premiere oeuvre [*concernante*] le

devoir de pieté et devotion requise, non seulement requise pour le bon reiglement d'une

famille bien instituée, mais selon le tribut que doivent tous Chrestiens)

21) R963/TYARD.P DE/SOLITAIRE PREMIER/1587 Pages 12-13 Les Philosophes

Platoniques tiennent que l'ame descendant en ce corps distribuée en diverses operations

perd l'unité tant estimée, qui la rendoit [*cognoissante*], et jouissante du souverain un, qui

est *Dieu: tellement qu'en ceste division, et separation de son unité, ses parties supérieures

endormies et ensevelies en une lente paresse, cedent

22) R654/PALMA-CAYET.P-V/HIST. PRODIGIEUSE DU DOCTEUR FAUSTE/1598 Page

90 / [Première Partie] Ainsi, mon Maistre *Fauste, as tu maintenant pour la troisiesme

demande - qui est encore [*correspondante*] à la premiere et à la seconde.

23) Q534/DEIMIER.P DE/L'ACADEMIE DE L'ART POETIQUE/1610 Page 326 /

CHAPITRE 12 Car ces rimes ont trop de correspondance l’une à l’autre, veu que pour leur

ressemblance elles semblent redire une mesme chose, bien que pour raison du sens que

portent leurs paroles, elles disent le plus souvent des choses extremement esloignees de ce

qui est porté à l’autre qui leur est [*correspondante*]: mais pourtant, quoy qu’il y ait

quelque apparence de raison en cela, il ne faut point user de ceste sorte de rimes dont les

mots sont composez de l’un l’autre: car de rimer plaisir avec desplaisir, feconde avec

infeconde, enflamé avec des-enflamé, armes avec gens-darmes.

24) R334/BERULLE.P DE/DISCOURS DE L'ESTAT DE JESUS/1623 Page 207 / sacré

mystere de l’Incarnation. non essentielle, mais personnelle, [*conuenante*] au verbe diuin,

et appliquée à nostre humanité.

25) R334/BERULLE.P DE/DISCOURS DE L'ESTAT DE JESUS/1623 Pages 302-303 / En

forme d’éleuation à *Dieu sur en ce que l’vne est en son essence, et l’autre est en la

personne dont il est le principe: l’vne est primitiue et originaire (car toutes les vnitez ont

leur rapport à l’vnité de la diuine essence comme à la premiere) et l’autre est procedante et

originée: l’vne n’est ny produite ny produisante, mais l’autre est produite et

[*constituante*] dans la trinité vne personne diuine, laquelle est produite comme vnissante

les deux autres personnes entre-elles d’vn lien digne de leur estre et grandeur, d’vn lien

eternel, diuin et personnel.

26) R334/BERULLE.P DE/DISCOURS DE L'ESTAT DE JESUS/1623 Pages 558-559 /

QVATRIéME DISCOVRS De l’Vnité de Dieu en ce Mystere. Chacune de ses pensées

merite vn discours à part: reseruons les pour vne autre fois, et nous contentons de dire

maintenant: que si vn degré de grace rend vne ame digne de *Dieu, luy confere vne

excellente deïfication, comme parlent les saincts peres, et la rend [*communicante*] à la

nature diuine, diuinae consortem naturae, comme parle le premier et le prince des apostres:

quelle excellente deïfication, quelle communication diuine, quelle sublime et intime

adherence à la diuinité, quelle suitte, quelle estenduë, d’estats, d’effects et de merueilles;

27) R334/BERULLE.P DE/DISCOURS DE L'ESTAT DE JESUS/1623 Page 592 /

QVATRIéME DISCOVRS De l’Vnité de Dieu en ce Mystere. et l’autre est estenduë, et

recueille en abondance tous les fruicts du mystere: l’vne est [*constituante*] l’essence du

mystere, l’autre est correspondante à l’estat et à la dignité du mystere: l’vne est le fond et

l’essence du mystere;

28) R334/BERULLE.P DE/DISCOURS DE L'ESTAT DE JESUS/1623 Pages 616-617 /

QVATRIéME DISCOVRS De l’Vnité de Dieu en ce Mystere. Car il nous faut encores

remarquer, que cette subsistence diuine que nous auons declaré en ce discours estre

communiquée à l’humanité, est la subsistence du verbe eternel, laquelle a cela de propre,

qu’elle est la forme hypostatique [*constituante*] la personne du verbe, et ainsi entant

qu’elle est constitutiue d’vne personne procedante du pere, et produisante le s.. esprit, en

cette qualité elle est vn lien tres propre pour lier et associer cette humanité à la tres-saincte

trinité.

29) R334/BERULLE.P DE/DISCOURS DE L'ESTAT DE JESUS/1623 Pages 941-942 / De la

communication de Dieu Aussi la gloire [*correspondante*] à cette grace infuse, est vne

gloire émanée de cette gloire essentielle, qui est communiquée à *Iesvs en la

communication de la diuinité, qui se donne à cette humanité comme vie et comme gloire

essentielle et superessentielle.

30) S265/HARDY.A./CORIOLAN/1625 Page 60 / ACTE V, SCENE III Croy que le *Stix ne

peut de ses neuf entre-las Empescher que bien-tost je ne te sois rejointe, Des regrets de ta

mort jusques à l'ame épointe, [*Courbante*] sous le faix d'un âge langoureux, à qui la terre

nuit, et le Ciel rigoureux, Qui n'espere appaiser de complaintes tes Manes, Mais bien de ma

presence aux rives Stygianes, Et que mon dueil n'estant pour

31) S087/HARDY.A/LA FORCE DU SANG/1626 Page 37 / SCENE I la raison percluse,

Pardonez aux regrets que ma pudicité Immole sur sa tombe en telle adversité, Quiconque

les pourra moderer dessur l'heure De l'outrage enduré [*consentante*] demeure, Insensible

à l'honneur que vous m'avez tousjours Enseigné preferable à la suitte des jours, Or plustost

que commettre une impieuse offense, Que ne les reprouver

32) Q732/SCHELANDRE.J DE/TYR ET SIDON/1628 Page 246 / SECONDE JOURNéE.

ACTE PREMIER<br><br> SCENE III Mais comme vous voyez que dans la grande masse

D'un antique Palais, une seule crevasse [*Croissante*] avec le temps le fait tendre au declin,

Fait bresche irreparable et le renverse en fin;

33) S280/MARESCHAL.A/LE RAILLEUR OU LA SATYRE DU TEMPS: COMEDIE/1637

Page 146 / ACTE III. SCENE QUATRIEME Que le poinct soit hardy, la virgule vaillante,

Ne rendez que de sang vostre veine [*coulante*], Et pour ma gloire il faut, qu'honorant le

métier, Une peau de tambour vous serve de papier.

34) Q765/CYRANO DE BERGERAC/ESTATS ET EMPIRES DE LA LUNE/1655 Page 88

«le royaume, dit-il, souhaitte que vous advertissiés les magistrats avant que de partir pour

vostre païs, à cause qu’un mathématicien vient tout à l’heure de promettre au conseil que,

pourveu qu’estant de retour en vostre monde, vous vouliés construire une certaine machine

qu’il vous enseignera, [*correspondante*] à une autre qu’il tiendra preste en celuy-cy;

35) S004/LA FONTAINE.J DE/FABLES: LIVRES I A VI/1668 Page 101 / LIVRE

DEUXIèME, FABLE XX, TESTAMENT EXPLIQUé PAR éSOPE Quant à la somme de la

Veuve, Voici, leur dirent-ils, ce que le Conseil treuve: Il faut que chaque soeur se charge

par traité Du tiers, payable à volonté, Si mieux n'aime la Mère en créer une rente Dès le

décès du Mort [*courante*].

36) Q868/SAINT-REAL.C DE/CONJURATION DES ESPAGNOLS/1674 Page 110 Ils

choisirent à cette fin maran place forte dans une isle [*confinante*] à l’*Istrie, et qui à un

port capable de recevoir une grande flotte.

37) Q635/QUINAULT.PH/THESEE/1675 Page 26 / ACTE 2 SCENE 7 La populace

d’*Athenes [*chantante*].

38) Q842/RETZ.J-F DE/MEMOIRES T.4./1679 Page 352 / PARTIE 2 Je n’en tirai que des

galimatias, et *Madame *La *Palatine, qui, quoique très-[*connoissante*] de cette cour, en

fut surprise au dernier point, m’avoua, le lendemain au matin, qu’il y entroit beaucoup de ce

que j’avois soupçonné, «quoique, à tout hasard, ajouta-t-elle, je sois résolue, si vous y

consentez, de leur parler comme si j’étois persuadée que ce ne soit que la défiance qu’ils

ont de vous qui les empêche d’agir comme des hommes;

39) R671/MAROT.J/LE VOYAGE DE GENES/1507 Page 97 [*Cuydans*] bouter leur

entreprinse à chief, Par ceste mine revindrent derechief Donner assaulx et cruelles alarmes;

40) R671/MAROT.J/LE VOYAGE DE GENES/1507 Page 98 fallace N'avoyent povoir de

gaigner celle place, Comme lassez pour leur derrenier effort, Sans regarder d'honnesteté la

grace, Firent roulleaux plains d'injure et menace, Qu'à tous leurs traitz jettoyent dedens leur

fort, Qui aux Françoys donna grant reconfort, Bien [*congnoissans*] que par droicte nature

Les plus febles se vengent par injure.

41) R671/MAROT.J/LE VOYAGE DE GENES/1507 Page 98 Lors le gras Peuple,

congnoissant la Commune Fiere de cueur et leur estre importune Par le deffault du glaive de

justice, [*Craignans*] aussi que faulte de pecune Les fist piller par ung decours de lune,

Firent ung duc pour maintenir police, Et pour acroistre et rengreger leur vice Envers le roy,

leur souverain Seigneur.

42) R671/MAROT.J/LE VOYAGE DE GENES/1507 Page 99 Aventuriers, qui ne vouldroyent

riens touldre Non plus que loups, à desployé enseigne Marchent avant, courent par la

montaigne, [*Cerchans*] à faire quelque exploit de main mise.

43) Q637/QUINAULT.PH/ATYS/1676 Page 14 / ACTE 1 SCENE 7 Dix hommes phrygiens

[*chantans*] conduits par *Atys.

44) Q869/SAINT-REAL.C DE/DOM CARLOS/1672 Page 170 Les revoltez des *Païs-*Bas, se

[*confians*] en sa generosité, ne lui demandoient aucunes conditions.

45) Q869/SAINT-REAL.C DE/DOM CARLOS/1672 Page 182 Les *Comtes *D’*Egmont et

*De *Horn se [*confians*] sur l’innocence de leurs intentions dans leurs deportemens

passez, et sur le merite de leurs services, s’étoient livrez eux-mêmes entre les mains du

*Duc *D’*Albe, qui les avoit fait arréter, et quelque-tems aprés leur fit trancher la teste.

46) Q728/NAUDE.G/APOLOGIE POUR GRANDS HOMMES/1669 Pages 465-466 /

CHAPITRE 22 D’où chacun peut juger qu’il n’y a jamais eu saison plus propre que celle de

maintenant, pour dégourdir les esprits et les exciter à la palinodie, et au mespris d’une

infinité d’opinions fausses et absurdes, s’ils ne negligeoient à cause des raisons susdites

d’acquerir de la gloire par la qualité de leurs escrits, [*croyans*] se rendre assez

recommandables par la quantité d’iceux, qu’ils peuvent rendre si gros que bon leur semble,

et sans beaucoup de peine et difficulté, au moyen de la methode qu’ils observent de

transcrire religieusement et mot pour mot, tout ce qui a esté dit cent et cent fois par les

autres.

47) Q728/NAUDE.G/APOLOGIE POUR GRANDS HOMMES/1669 Pages 354-355 /

CHAPITRE 17 puisque celuy à qui ils ont coustume de tant deferer, *Jean *Pic *De *La

*Mirande, maintient qu’il ne s’est amusé qu’à la naturelle, et que trois autheurs anglois fort

celebres, *Lelandus, *Selden et *Balée, ausquels on peut aussi ajoûter le docteur en

theologie *Pitseus, se moquent ouvertement de ce que l’on ajoûte tant de foy à cette erreur

populaire, veu principalement que sur le rapport de *Selden, il ne se trouve aucun historien

anglois qui fasse mention de ses operations magiques, ou d’une teste d’airain, que la

populace croit qu’il avoit forgée, et au sujet de laquelle *Maier remarque qu’elle l’introduit

pour un grand magicien, en toutes ses comedies, et que le bruit commun est que luy et son

frere de religion *Thomas *Bungey, travaillerent sept ans à forger cette teste, pour sçavoir

d’elle s’il n’y auroit pas quelque moyen d’enfermer toute l’*Angleterre d’un gros mur et

rampart, sur quoy elle leur donna une reponce, laquelle toutesfois ils ne peurent bien

entendre: parce que ne la [*croyans*] recevoir si-tost, ils s’estoient occupez à autre chose

qu’à prester les oreilles à cet oracle.

48) Q728/NAUDE.G/APOLOGIE POUR GRANDS HOMMES/1669 Pages 65-66 /

CHAPITRE 6 et qu’encore que cela fust, l’on ne sçauroit pourtant tirer d’iceux une preuve

certaine pour conclure que leurs autheurs ayent esté magiciens: parce que premierement la

pluspart de ces livres ne nous sont connus que par le moyen de certains catalogues qui nous

representent leurs titres de telle façon, que nous ne pouvons juger si ce n’est par d’autres

circonstances, quel est le but et le dessein de leur composition, si d’eclaircir ou reprendre,

enseigner ou destruire, approuver ou condamner le sujet qu’ils traitent, et qu’ils se meslent

d’expliquer: d’où vient que plusieurs ayans veu dans ces catalogues qu’*Alexandre

*D’*Aphrodisée avoit ecrit des arts magiques, *Saint *Thomas de l’astrologie judiciaire, et

*Roger *Baccon de la necromantie, se sont imaginez de ces ecrits tout le contraire de ce

qu’il en falloit juger, [*croyans*] qu’ils ne contenoient rien autre chose que les preceptes et

divers moyens qu’il falloit suivre pour s’instruire en la pratique de toutes ces divinations;

49) Q788/TRISTAN L'HERMITE/LE PAGE DISGRACIE/1667 Page 230 / PARTIE 2

CHAPITRE 2 Que là dessus ceux qui l’estoient venus trouver l’avoient jugé innocent de la

rupture de ma prison, disans des choses entr’eux qui luy firent juger que lors qu’ils estoient

venus dans sa chambre, ils n’avoient pas esperé de l’y trouver, [*croyans*] qu’il pourroit

avoir esté complice de ma fuite, mais que son sommeil, et ses paroles, estoient des marques

qu’il en estoit fort innocent.

50) Q636/SOREL.CH/LA BIBLIOTHEQUE FRANCOISE/1664 Page 23 / CHAPITRE 3 Il est

vray que les premiers chrestiens ont tenu quelquefois *Aristote pour impie et dangereux, ne

[*croyans*] pas que ses traitez de l’ame, sa morale, et sa metaphysique, s’accordassent à la

bonne religion;

51) Q985/CORAS.J DE/JONAS, OU NIVINE PENITENTE/1663 Page 86 / LIVRE 6 tes flots

les plus amers, tes plus rudes torrens, auec rapidité sur ma teste [*courans*], tes gouffres,

tes écueils, cette viuante tombe, me chargent d’vn fardeau, sous qui mon coeur succombe;

52) Q646/AUBIGNAC.ABBE D'/LA PRATIQUE DU THEATRE/1657 Pages 148-149 /

LIVRE 2 CHAPITRE 10 Ce qui m’étonne le plus en cette rencontre est, qu’il se trouve des

gens de lettres si [*complaisans*] aux erreurs populaires qu’ils osent soûtenir, que ce terme

estoit usité parmy les latins: car je ne sçay pas où ils ont appris que jamais parmy les latins

un poëme dramatique, contenant les avantures des personnes heroïques et finissant par une

heureuse catastrophe, ait porté ce nom de tragi-comédie.

53) S056/LA TAILLE.J DE/SAUL LE FURIEUX/1572 Page 45 / ACTE TROISIEME moy

encor Prophete venerable, Si la necessité et l'estat miserable Où je suis, me contraint de

rompre ton sommeil, à fin qu'en mon besoing j'aye de toy conseil, Or sçaches qu'il y a cy

pres une tempeste De Philistins armez pour foudroyer ma teste, Les Prophetes et *DIEU, le

Ciel, la Terre, et l'Air, [*Conjurants*] contre moy, je t'ay fait appeller.

54) R655/PARE.A/DES MONSTRES ET PRODIGES/1585 Page 79 / Chap. XXIIII. Autres

font une certaine colle avec farine delayee et la posent sus tout leur corps, [*criants*] qu'ils

sont malades du mal sainct *Main.

55) S072/MATTHIEU.P/LA GUISIADE/1589 Page 134 / ACTE TROISIEME, scène 2d du

peuple la substance, Mignonne des Mignons, qui tirent tout dehors Entassants or sur or, et

thresors sur thresors, Qui Tyrans ont reduit le peuple à la bezasse, Qui [*charmants*] vos

esprits, desrobans vostre grace, Qui esclos d'une nuict, ont entré en credit, Pour faire

executer quelque cruel Edit, Pour sçavoir inventer quelques nouveaux subsides

56) S245/LUCINGE. R DE/DIALOGUE DU FRANCOIS ET DU SAVOYSIEN (1593)/1593

Pages 146-147 Toute la ville plorant l'infortune du prince, se dresse une pénitence tant

rigoureuse que les pierres en prenoyent pitié, [*criants*] par tout que leur père estoit mort: à

plus forte raison l'immense bonté de *Dieu les devoit regarder avec miséricorde et les

prendre à mercy.

57) Q789/FAUCHET.CL/FLEUR MAISON DE CHARLEMAGNE/1601 Page 117 / LIVRE 2

CHAPITRE 7 L’*Italie se reposoit apres les travaux endurez par les guerres passees où

voyages d’armees, quant la crainte que chacun avoit de la resource des lombards (par le

moyen des grecs) [*cessants*]: les romains trop gras et à leur aise ne vouloient plus estre

sujets du pape, et non contens de l’estat present, essayerent à recouvrer leur ancienne liberté

malgré le pape mesmes.

58) Q789/FAUCHET.CL/FLEUR MAISON DE CHARLEMAGNE/1601 Page 176 / LIVRE 2

CHAPITRE 18 Il fit une grammaire de sa langue maternelle: et donna aux mois et aux vens,

des noms en sa langue, de laquelle il translata en latin des vers vulgaires, [*contenants*] les

faits des anciens rois: l’autheur ne dit s’ils estoient rhitmez ou non;

59) Q792/FAUCHET.CL/FLEUR MAISON DE CHARLEMAGNE/1601 Page 245 / LIVRE 3

CHAPITRE 14 Mesme les autres evesques n’osans le deposer et proceder contre luy

suivant les formes accoustumées, [*craignants*] qu’il les accusast de pareille faute et les

trahist, luy conseillerent de monstrer luy-mesme, comme il ne pouvoit tenir l’estat

d’evesque.

60) R582/*/VOYAGE D'ITALIE/1606 Page 42 / VOYAGE D'ITALIE Son Altesse mesme en

porte la clef, il a fait transporter cette relique de *Chambery en *Savoye au grand regret des

Savoyards qui disent, [*comptants*] leurs fortunes, n'avoir eu que du mal depuis qu'on les a

privés d'un tel bonheur.

61) R582/*/VOYAGE D'ITALIE/1606 Pages 55-56 / VOYAGE D'ITALIE de la course, ne se

peuvent tenir en place, à peine retenus dans les barrieres que voilà desbouclées: et eux, sans

aucun avantage laschés tous à un signal et mesme moment, [*courants*] un bien peu de

pareille course jusque à ce que le meilleur et plus courageux, comme picqué d'honneur et

fasché que les autres l'esgalent, rompt l'ordre et, s'eslançant, (…)

62) R582/*/VOYAGE D'ITALIE/1606 Pages 58-59 / VOYAGE D'ITALIE à longues fillieres

d'ormes et de peupliers sur lesquels se soustiennent les vignes, les fleuves çà et là divisés en

petits canaux conduits par les prés et heritages et [*coulants*] le long des grands chemins

qui sont les restes de la milice romaine, droicts allignés, souvent recouverts d'arbres, mais

tousjours bordés de hayes vives, vertes et espaisses

63) R582/*/VOYAGE D'ITALIE/1606 Page 61 / VOYAGE D'ITALIE Tous les dessus d'autels

particuliers sont à colomnes et chapiteaux d'un luisant marbre, [*comprenants*] les quadres

et tableaux de peintures excellents de la main des peintres principaux qui ont fleury en cette

ingenieuse *Florence plus qu'en nulle ville d'*Italie.

64) R582/*/VOYAGE D'ITALIE/1606 Page 70 / VOYAGE D'ITALIE et presque tous les

Papes, [*commenceants*] à *Jésus *Christ, se voyent au haut de son circuit, comme aussy

l'image de la Vierge *Marie environée d'un throsne d'anges et des quatre Evangelistes qui

sont à la voute du petit dome, soustenu de colomnes toutes de marbre precieux, comme est

pareillement le pavé d'icelle qui, en richesse, beauté et ouvrage

65) R582/*/VOYAGE D'ITALIE/1606 Page 76 / VOYAGE D'ITALIE Les Grecs y officient à

la grecque, [*consacrants*] in pane fermentato, le prestre prennant le milieu en rond d'un

grand pain pour consacrer, le reste sert pour pain benist;

66) R582/*/VOYAGE D'ITALIE/1606 Page 81 / VOYAGE D'ITALIE le premier, dit la

*Sommaria, où se traittent les choses [*concernants*] le roy et le royaume comme gabelles,

daces et autres;

67) Q423/DANIEL.LE PERE G/VOIAGE DU MONDE DE DESCARTES/1690 Page 167 /

PARTIE 2 Dans le second on voit *Démocrite riant de toute sa force, et *Héraclite pleurant

à chaudes larmes, et une troupe de petits enfans [*courants*] aprés eux, comme aprés deux

foux.

68) Q543/BERNIER.F/ABREGE PHILOSOPHIE DE GASSENDI/1684 Pages 218-219 /

LIVRE 3 CHAPITRE 4 Certainement, de mesme que le feu est dans un continuel

mouvement, ainsi l’ame sera dans un mouvement continuel, et les esprits remuants, et

[*courants*] incessamment ça et là dans le cerveau, s’insinueront dans les vestiges, et les

plis qui y sont imprimez, desorte qu’ebranlant la phantaisie tantost par l’un, et tantost par

l’autre de ces vestiges, ils feront tantost l’apprehension d’une chose, et tantost celle d’une

autre.

69) Q539/BERNIER.F/ABREGE PHILOSOPHIE DE GASSENDI/1684 Pages 228-229 /

LIVRE 2 CHAPITRE 4 Ajoûtez à l’egard de cette mesme comparaison, que les coups

frequens de divers canons font aisement concevoir comment dans les nues divers pelotons

[*crevants*] incontinent les uns apres les autres, font quelquefois des tonnerres coup sur

coup, ou qui sont mesme comme continus, ce long bourdonement qui s’entend apres un

coup de canon acause des diverses reflexions des edifices, des colines, et autres lieux

inegaux qui se suivent les uns les autres, pouvant aussi d’ailleurs faire entendre pourquoy

un simple coup de tonnerre se fait avec un certain bourdonement qui dure assez longtemps.

70) S004/LA FONTAINE.J DE/FABLES: LIVRES I A VI/1668 Pages 173-175 / LIVRE

QUATRIèME, FABLE XXII, L'ALOUETTE ET SES PETITS,, AVEC LE MAîTRE D'UN

CHAMP Et les Petits, en même temps, Voletants, se [*culebutants*], Délogèrent tous sans

trompette.

71) S004/LA FONTAINE.J DE/FABLES: LIVRES I A VI/1668 Page 150 / LIVRE

QUATRIèME, FABLE VII, LE SINGE ET LE DAUPHIN De telles gens il est beaucoup,

Qui prendraient Vaugirard pour Rome, Et qui, [*caquetants*] au plus dru, Parlent de tout et

n'ont rien vu.

72) S004/LA FONTAINE.J DE/FABLES: LIVRES I A VI/1668 Page 76 / LIVRE

DEUXIèME, FABLE V, LA CHAUVE-SOURIS ET LES DEUX BELETTES Plusieurs se

sont trouvés, qui d'écharpe [*changeants*] Aux dangers, ainsi qu'elle, ont souvent fait la

figue.

73) Q646/AUBIGNAC.ABBE D'/LA PRATIQUE DU THEATRE/1657 Page 47 / LIVRE 1

CHAPITRE 7 Enfin ce ne sont que des libelles diffamatoires [*contenants*] les noms, les

qualités, les actions, et mesme les portraits visibles de ceux que le poëte entreprenoit, sans

autre conduitte que son caprice et sa hayne, et non pas des ouvrages d’esprit reduits sous un

genre de poësie raisonnable et reglée par art.

74) S110/ROTROU.J DE/LAURE PERSECUTEE/1639 Page 147 / ACTE V, SCèNE VIII.

Donc deux partis s'aimants, et [*concurrants*] ensemble Au dessein que l'Hymen sous ses

loix les assemble, Quelque inégalité qui divise leur sort, L'amour estant égal doit estre le

plus fort, Et, tout puissant qu'il est, à son pouvoir supresme Soumettre la Fortune et la

Nature mesme.

75) Q722/AUVRAY.J/LE BANQUET DES MUSES/1636 Pages 131-132 / LE VOYAGE DE

VARADES à ces mots le berger abandonna houllette, son chien, sa pennetiere, et sa garce

*Collette, *Collette ses amours, sa colombe sans fiel, *Collette dont les yeux font la cire et

le miel, tendron de soixante ans, blanche comme la suye, blonde comme le cu d’un poislon

à boüillie, medaille de bordeau, de qui le dos bossé semble un tombeau tout frais de quelque

trespassé, *Collette qui a plus escorché de *Priapes qu’un pressoir en dix ans n’a escrazé de

grappes, pucelle comme un tronc où chacun met dedans, tein de maigre bizet, les yeux

clairs et ardans comme le cu d’un bougre, et la chair ferme et dure comme un papier qui

boit l’encre d’une escriture, *Collette dont l’haleine est un parfum extraict des arromats

[*croissants*] sur l’anneau d’un retraict, aux coüilles d’un bellier ressemblent ses

mamelles, sa bouche est de travers, (…)

76) Q863/PEIRESC.N DE/LETTRES T.3. 1634-1637/1634 Page 87 / LETTRES AUX

FRèRES DUPUY 1634 L’on a aussy apporté ceans deux assez gros paquets adressez à *Mr

*Gassend, dont l’enveloppe de l’un estoit escripte de vostre main, qui ont esté gardez * 3

jours par les valletz des *Moreaulx, pour s’en battre les joües et les taxer à leur discretion,

[*croyants*] leur estre loisible de rançonner celuy à qui en estoit faicte l’addresse, (…)

77) Q863/PEIRESC.N DE/LETTRES T.3. 1634-1637/1634 Page 16 / LETTRES AUX

FRèRES DUPUY 1634 Nous attendrons en bonne devotion ce qu’il vous plaist nous faire

espérer des actes ou pièces [*concernants*] cette grande affaire qui est maintenant en vostre

parlement, et où l’on avoit pensé que peussent intervenir toutes les chambres, attendu la

qualité des parties principales ou intéressées.

78) Q863/PEIRESC.N DE/LETTRES T.3. 1634-1637/1634 Page 83 / LETTRES AUX

FRèRES DUPUY 1634 (…) je vous supplie d’excuser aussy bien mon incontinance et ma

trop grande liberté que mes aultres manquements et ma mauvaise escriture, craignant bien

de ne pouvoir pas achever de vous respondre de ma main à vostre derniere despesche pour

le moings de ce soir, mes ieulx [*commençants*] de se rendre plus moittes qu’il ne

fauldroit;

79) Q634/AUBIGNE.TH. A. D'/CONFESSION CATH. SIEUR SANCY/1630 Page 276 /

LIVRE 1 CHAPITRE 6 Madame de *la *Chastre et Madame *Avoye lui partagerent leurs

vestements: Mademoiselle de *Sainct *Laurens lui donna son cottillon, *Celestine sa cappe,

et l'amenerent ([*criants*] miracle) au logis du Curé, où estoit caché *Montigny.

80) Q729/BOISROBERT.F DE/HISTOIRE INDIENNE/1629 Page 639 / LIVRE 5 Ses

medecins affectionnez pour la santé de leur nouveau prince, [*craignants*] qu’il ne tombast

malade dans le mauvais traittement, et le peu de repos qu’il avoit eu en huict ou dix jours de

misere, qui avoient devancé sa felicité, prierent sa majesté de luy faire trouver bon qu’il se

mist au lict quelque temps, afin qu’ils prissent le soin de purger toutes les mauvaises

humeurs qu’il devoit avoir amassees: mais telle chose ayant esté proposée par le roy à

*Lisimante;

81) Q898/BARO.B/CONCLUSION DERN. PART. ASTREE/1628 Page 387 / LIVRE 9

[*Craignants*] donc que si le druide les surprenoit, il les troublast en leur dessein: ah!

82) Q898/BARO.B/CONCLUSION DERN. PART. ASTREE/1628 Page 393 / LIVRE 9

[*Croyants*] donc que cela se perdroit comme le reste, ils resolurent d’attendre encore un

peu, et tout à coup ils apperceurent au milieu de cette obscurité, un *Amour tout brillant de

clairté qui, s’eslevant peu à peu, parut enfin tout droit sur l’amortissement d’un pyramide de

porphyre.

83) Q898/BARO.B/CONCLUSION DERN. PART. ASTREE/1628 Page 398 / LIVRE 9 et il

est croyable qu’ayants esté faits d’une autre main que de celle de la nature, personne n’en

avoit pris le soing que les druides, qui en leur evenement ne [*conversants*] pas

familierement parmy les hommes, s’estoient faits de petites retraites assez proches les unes

des autres, pour avoir plus de commodité de sacrifier, et de communiquer entr’eux

84) Q898/BARO.B/CONCLUSION DERN. PART. ASTREE/1628 Page 441 / LIVRE 10 Ainsi

apres qu’on eut fait un sacrifice en ma faveur, et que *Genseric, *Thrasimond et son frere

m’eurent remis à la garde de nos dieux, on leva l’anchre, et nos mathelots, [*chantants*]

des hymnes en l’honneur de *Neptune, peu à peu nous perdismes la veue de *Carthage, qui

sembla s’esloigner de nostre vaisseau.

85) Q898/BARO.B/CONCLUSION DERN. PART. ASTREE/1628 Page 441 / LIVRE 10

renforça ses haleines, et au lieu d’enfler nos voiles à petites bouffées, comme il faisoit

auparavant, il se despita de les voir occupées par d’autres vents contraires, de sorte que,

[*commençants*] entr’eux une guerre, dont il sembloit que nous estions la matiere et le

prix, nous nous vismes tout à coup servir de butte à l’insolence des orages.

86) Q898/BARO.B/CONCLUSION DERN. PART. ASTREE/1628 Page 523 / LIVRE 12 pas

possible, que mon interest ne fust enveloppé dans un mal-heur, qui estoit alors commun à

toutes ces provinces, j’espreuvay bien-tost, combien est barbare l’insolence de ceux, qui

[*cherchants*] plustost de l’utilité, que de la gloire dans leurs triomphes, ne se plaisent qu’à

destruire, et à ravager ce qui se presente à leur insatiable fureur.

87) Q732/SCHELANDRE.J DE/TYR ET SIDON/1628 Page 183 / PREMIERE JOURNéE.

ACTE PREMIER<br><br> SCENE VII Arriere ces réveurs, ces charlattans augures,

[*Cerchants*] au coeur d'un boeuf des celestes figures, Comme si d'un Estat ou les biens ou

les maux Gisoient aux instestins des brutes animaux: Arriere ces devins, ces fort-sçavants

peu-sages Qui veulent m'esbranler par sinistres presages: J'espere que bien-tost un message

certain Dementira leur art


Jean-Michel Messiaen - (reproduction d'une intervention pour le Congrès International de Linguistique et de Philologie Romanes de 2001 - publiée en 2003.)