améliorer son orthographe : rééducation visuelle

Introduction

Si l’on s’en tient à l’étymologie, l’orthographe est l’art d’écrire correctement (orthos, signifie « droit, correct », et graphein signifie « écrire »).

L’orthographe française semble a priori complexe pour au moins deux raisons : la transcription des phonèmes est variable (et souvent historique), et l’historicité brouille l’orthographe « grammaticale ».

L’orthographe grammaticale (les règles d’accord) c’est-à-dire morphologique, peut faire l’objet d’un enseignement systématique (et c’est le cas). L’orthographe lexicale est plus délicate à enseigner, dans la mesure où elle résulte de micro-systèmes de nature différente.

Si l’on a suivi l’enseignement de collège, on est censé connaître les règles de l’orthographe grammaticale.  Mais la plupart des difficultés relèvent de l’attention à l’écrit. La pratique de l’écrit sous la forme de SMS, et autres formes pseudo-phonétiques dévie, chez les les lycéens et collégiens, la pratique de l’écrit « orthographié ». On ne saurait le leur reprocher, vu la pression publicitaire. Mais le résultat est que ceux qui maîtrisent l’orthographe, indépendamment des injonctions, publicitaires ou faussement « sociétales », gardent un avantage : un CV (Curriculum Vitae) ou une lettre de motivation entachés de fautes d’orthographe deviennent rédhibitoires.

Pourquoi s’intéresser à l’orthographe

La nécessité sociale

Il a été écrit que l’orthographe serait la science des imbéciles (citation attribuée tantôt à Chateaubriand, tantôt à Flaubert). Mais elle est parallèlement valorisée socialement. Ou plutôt, les lacunes en orthographe discréditent celui qui écrit.

La dictée est l’exercice majeur pour l’orthographe. Elle donne lieu à des concours…

Mais s’il s’agit d’améliorer son orthographe, les compétitions ne sont pas l’objectif.

Il faut d’une part parvenir à rédiger de façon correcte, notamment dans le champ du travail ou de la correspondance. Et plus largement, il faut parvenir à « s’exprimer à l’écrit », dans des contextes plus ou moins variés. Par exemple, celui ou celle qui réagit sur internet à un article, s’il orthographie mal, se verra reprocher son orthographe, au détriment de ce qu’il ou elle exprimait comme opinion. Ne parlons pas des railleries dans le milieu professionnel (surtout avec la mode du « powerpoint », quand il est agrémenté de fautes). J’ai personnellement connu un étudiant qui a dû reprendre son mémoire de thèse à cause de fautes trop nombreuses… et pendant ce temps, l’on déposait des brevets sur ses résultats de recherche…

La curiosité et la connaissance de la langue

Par delà la maîtrise de l’orthographe « utilitaire », c’est à une meilleure connaissance de la langue et de son fonctionnement que l’on aboutit.

 L’étymologie est souvent utile à ce titre, ainsi que l’histoire des formes (la linguistique diachronique).

A. La copie et la rééducation de l’oeil

Le premier exercice pour améliorer son orthographe consiste à faire de la copie pour rééduquer l’attention visuelle.

Comment procéder ?

1- Choisir les textes à copier : les romans français de grands écrivains du XIXème siècle conviennent le plus souvent, pour la variété de leur vocabulaire notamment.

2- L’exercice de copie doit être quotidien dans un premier temps (une dizaine de jours).

3- Il faut s’essayer à recopier manuellement (au départ) pendant 10 à 20 minutes, le plus de texte possible (la quantité devant augmenter avec le temps).

4- La correction doit être minutieuse et impitoyable : comptez comme « faute » toute divergence par rapport au texte original : accents, ponctuation, etc… Un truc pour mieux repérer ses fautes : relire le texte copié à rebours (de la dernière à la première phrase).

5- Si vous commettez plus de dix erreurs au départ, sachez qu’avec une quizaine de jours d’exercice de copie vous arriverez à une série de sans fautes (au moins trois de suite).

Quel intérêt ?

En recopiant un texte romanesque (au départ), et le plus rapidement possible (mais sans déformer votre écriture), vous réapprenez à être attentif à la forme écrite. Dans un premier temps vous « photographiez » une partie de la phrase, puis vous vous la dictez. Et pour aller plus vite, vous « photographierez » des séquences de plus en plus longues (d’au moins une demi-ligne, voire plus).

Dans votre travail de correction, il convient d’identifier les erreurs récurrentes tout d’abord : est-ce que j’oublie les accents ? est-ce que j’ai du mal avec les « terminaisons » ? … Vous y serez plus attentif et elles disparaîtront graduellement (N.B. même si elles s’accroissent dans un premier temps : notre inconscient est souvent rebelle).

B. Vers la dictée

 La dictée est un exercice qui concerne principalement les collégiens et les écoliers (mais que des adultes aiment à pratiquer).

Une fois maîtrisé l’exercice de copie, on peut passer à la dictée, à partir de textes que l’on enregistre soi-même dans un premier temps. Le délai entre l’enregistrement et la dictée sera progressivement augmenté jusqu’à une semaine.

Attention, un texte destiné à être dicté ne s’enregistre pas comme une conversation: vous tâtonnerez pour trouver le bon rythme et la bonne élocution.